France

Dates : 26 mai – 4 juin 1940.

 

Les armées britanniques et françaises avaient été repoussées et encerclées à Dunkerque, il fallait donc les en sortir. Pour ce faire, les Alliés organisèrent une énorme opération d’évacuation. La British Expeditionary Force, qui comptait 9 divisions encerclées à Dunkerque, était commandée par lord Gort et le vice-amiral Ramsay était le commandant en chef à Douvres. Les troupes françaises réfugiées à Dunkerque (5 divisions) étaient sous les ordres de l’amiral Abrial. 240 000 Britanniques et 140 000 Français étaient pris au piège à Dunkerque. De leurs côtés les Allemands avaient envoyés les groupes d’armées A et B de la Wehrmacht (respectivement commandés par les généraux von Rundstedt et von Bock) ainsi que la XVIIIe armée du général Küchler, soit 210 000 hommes.

 

Carte de l'évacuation de Dunkerque

Carte de l’évacuation de Dunkerque

La marche vers Dunkerque

Le 23 mai, les forces allemandes finissaient leur mouvement en tenaille dans le nord de la France. Le 24 mai, Hitler ordonna à Guderian (commandant de la 1ère Panzer, il se trouvait à 17 km de Dunkerque) de stopper sa progression. Le groupe d’armées B et la Luftwaffe reçurent l’ordre de s’emparer de Dunkerque. Le 25, lord Gort refusa d’envoyer à Weygand les deux divisions dont il voulait se servir pour effectuer une contre-offensive, il décida donc d’ouvrir un couloir vers Dunkerque ou il pourrait faire évacuer ses troupes par la Royal Navy. Le 26 mai, Hitler pris conscience de son erreur et autorisa Guderian à repartir. A ce moment là, 5 divisions britanniques avaient pris positions autour de Dunkerque. La 2e et la 5e tenaient une brèche allant de Comines à Ypres et par laquelle passèrent 4 autres divisions de la BEF. La Ière armée française ne fut prévenue que tard du repli en cours et seulement 5 de ses divisions purent s’y rendre, les 7 autres restèrent à Lille pour la défendre.

 

Troupes allemandes

Troupes alliées s’embarquant à Dunkerque

L’opération Dynamo

Le 26 mai 1940 commença l’évacuation des troupes alliées de Dunkerque (nom de code : « Dynamo »), celle-ci avait était prévue par l’amirauté britannique le 19 mai et acceptée par la Marine françaises peu après. L’évacuation serait dirigées depuis Douvres par l’amiral Ramsay. Les premiers à êtres évacués furent les blessés et le personnel non combattant (les soldats devaient assurer la défense de Dunkerque pour permettre l’évacuation). Dès le 27 mai, la Luftwaffe commença à pilonner le port et la ville, ces attaques avaient lieu sans interruption de 7 heures du matin à 7 heures du soir. C’est alors que les Alliés mirent en place un périmètre de défense, celui-ci suivait le canal Colme de Nieuport à Bergues, il obliquait ensuite vers Mardyck et la côte. Les troupes de la BEF se positionnèrent à l’est (Bray-Dunes et La Panne) et les Français prirent position à l’ouest (Saint-Pol-sur-Mer et Malo-les Bains). C’est alors que le général Küchler fut charger de prendre Dunkerque. Le soir du 27 mai 1940, 400 000 hommes (soit la quasi-totalité de la BEF et un tiers de la Ière armée française) attendaient d’être évacuées le long des plages de Dunkerque.

 

Français victorieux dans la Sarre

Pilonnage des navires alliés par les Allemands

Le 28 mai, le roi des Belges ordonna à son armée de capituler, ce qui laissa le flanc gauche de la BEF à découvert. Le même jour, la 7e Panzer de Rommel et l’infanterie de von Bock effectuèrent leur jonction au sud de la ligne Merville-Comines, les 7 divisions françaises de Lille se retrouvèrent isolées et durent capituler le 1er juin.

La Royal Navy disposait de 41 destroyers, ce qui était trop peu pour évacuer autant d’hommes en si peu de temps. Il fut alors décidé de réquisitionner tout navire capable de traverser la Manche, l’amirauté britannique disposa donc d’une flotte de 800 navires composées de péniches, de cargos, de ferries, de remorqueurs, de chalutiers, de caboteurs, etc… De son côté, la Marine française mobilisa 350 bâtiments de guerre, de pêche ou de commerce.

 

Les Britanniques et les Français durent abandonner tout leur matériel sur les plages de Dunkerque, et évacuer la ville sous les bombardements

Les Britanniques et les Français durent abandonner tout leur matériel sur les plages de Dunkerque, et évacuer la ville sous les bombardements

 

L’évacuation sous le feu ennemi

Les Alliés ne disposaient que d’un seul accès à la mer encore intact : la jetée est (un ponton étroit qui s’avançait d’un kilomètre dans la rade). Mais les Allemands eurent tôt fait d’y envoyer leurs Stukas qui massacrèrent énormément de soldats sur ce ponton, ils formaient une cible droite et se déplaçant lentement… Il fut donc décidé de ne plus passer par la jetée mais d’envoyer des barques, des yachts, des vedettes et des bateaux à aubes prendre les soldats sur la plage pour les amener à bord des gros navires de transport qui se trouvaient au large. Afin d’éviter que trop d’hommes soient tués et trop de navires coulés, les opérations durent se faire de nuit et on changea plusieurs fois d’itinéraires. Au début de l’évacuation, les navires suivaient la route Z, il s’agissait là du trajet le plus court mais les navires étaient exposés aux tirs de l’artillerie allemande positionnée à Calais. On envoya alors les navires sur la route X, mais celle-ci était envahie de mines allemandes. Plus de 250 navires furent coulés.

 

De nombreux soldats alliés furent faits prisonniers à Dunkerque

De nombreux soldats alliés furent faits prisonniers à Dunkerque

Le 31 mai, les Britanniques perdirent Nieuport et une dizaine de kilomètres de côte, ils durent donc se replier. Le 1er juin, les troupes françaises furent repoussées à Bergues. Dans la nuit du 2 au 3 juin, les 3 divisions de la BEF purent quitter Dunkerque. Le 3 juin, la XVIIIe armée repoussa les Français jusqu’à l’entrée de la ville. 30 000 soldats de l’arrière-garde françaises devaient êtres évacués durant la nuit du 3 au 4 juin. Malheureusement, il y eu un mouvement de panique et des milliers de soldats se précipitèrent vers les navires et tentèrent par tous les moyens d’y embarquer. Certains officiers durent tirer sur leurs propres hommes pour permettre aux autres de partir. Le dernier navire anglais, le destroyer Shikari, appareilla à 3 h 40 du matin. Le matin du 4 juin 1940, 40 000 soldats furent fait prisonniers sur les plages de Dunkerque.

 

Hurricanes lors de l'évacuation de Dunkerque

Hurricanes lors de l’évacuation de Dunkerque

L’évacuation de Dunkerque est en soit un exploit étant donné les conditions : en moins de 10 jours, 338 000 soldats alliés furent ramenés à Douvres, 4 000 à Cherbourg et au Havre (dont 48 000 par la Marine française). Les Allemands purent s’emparer de 500 canons, de 85 000 véhicules et de plus d’un demi-million de tonnes de munitions et d’équipement sur les plages de Flandres. La BEF comptait 68 000 tués ou prisonniers depuis le 10 mai, les Français virent 40 000 de leurs soldats capturés à Dunkerque, en plus des 120 000 hommes tombés au combat à compter de la percée allemande à Sedan, le 10 mai 1940.