Océan Atlantique

Dates : septembre 1939 – mai 1945.

 

Maintenant que la guerre touchait à la fois l’Europe et l’Amérique, il était primordial pour les Allemands comme pour les Alliés de contrôler l’Atlantique. La Royal Navy ainsi que, dès décembre 1941, la US Navy (dirigé par l’amiral King) affrontèrent la Kriegsmarine (commandée par l’amiral Raeder) et les U-Boote de l’amiral Dönitz. Les Alliés avaient engagé toutes leurs forces aéronavales, allant des marines de guerre du Commonwealth à l’US Navy. Cette force était opposée à la Kriegsmarine et plus particulièrement à la U-Bootwaffe, mais aussi aux bombardiers à long rayon d’action de la Luftwaffe. En 1939, la marine allemande était forte de 250 000 tonnes. Mais les marines française et anglaise disposaient respectivement de 600 000 tonnes et de 1 350 000 tonnes de navires. Ce fut une des raisons qui poussa l’amirauté allemande à attaquer les navires marchands alliés. Au début du conflit, les Allemands ainsi que les Britanniques et les Français pensaient que le conflit dans Atlantique serait un conflit des grands navires de surface similaire à celui de la Première Guerre mondiale.

 

L'U-39

L’U-39

Le torpillage de l’Athenia par l’U-30, le matin du 3 septembre 1939, sonna le début de la bataille de l’Atlantique ainsi que l’entrée en guerre de l’arme sous-marine en tant que principale force allemande. L’année 1939 coûta cher aux Alliés, avant la fin de l’année ils avaient perdu 750 000 tonnes de navires marchands : dont 60 000 furent coulés par les bâtiments de ligne Allemands (les Raiders), 255 000 par les mines magnétiques de la Luftwaffe et 460 000 par les sous-marins. Les sous-marins allemands parvinrent même à couler le cuirassé Royal Oak dans la baie de Scapa Flow (réputé inatteignable pour l’ennemi). Après la réussite des opérations de 1939, les Allemands décidèrent donc de ne construire que des sous-marins (ils pensaient pouvoir les produire au rythme de 20 à 30 par mois).

Les Britanniques disposaient du radar sous-marin ASDIC, et utilisèrent le système des convois pour protéger leurs navires ; à ce titre ils entamèrent la construction de 100 destroyers et de 400 escorteurs qui devraient être prêts à naviguer avant 1942, soit en même temps que les sous-marins allemands.

 

Carte représentant les pertes de navires marchands dans l'Atlantique du 1er janvier au 31 juillet 1942

Carte représentant les pertes de navires marchands dans l’Atlantique du 1er janvier au 31 juillet 1942

Mais les données changèrent entre les mois d’avril et d’août 1940 : la Norvège fut conquise, la France battue (la Royal Navy était donc privée du soutien de la Marine française), et l’Italie entra en guerre. Les forces dans l’Atlantique étaient maintenant à égalité. Après le sabordage du Graf Spee, au large de l’Amérique du Sud, en décembre 1939, et après que le Bismarck fut coulé en mai 1941, les Allemands ramenèrent leurs bâtiments dans les fjords norvégiens. Le Tirpitz fut coulé à Tromso en novembre 1944 par la RAF sans avoir pu effectuer une seule sortie.

 

Ci-dessus et ci-dessous, des convois alliés

Ci-dessus et ci-dessous, des convois alliés

Durant le mois d’avril 1941, la Luftwaffe à elle seule avait réussi à couler 320 000 tonnes de navires, et les U-Boote 250 000 tonnes. Mais après cette date, le gros de la Luftwaffe fut envoyé sur le front russe, les seuls avions allemands encore présents dans l’Atlantique étaient les bombardiers à long rayon d’action Focke Wulf « Condor ». Ceux-ci repéraient les navires alliés et signalaient leur position au PC de Dönitz, à Lorient, qui envoyait alors ses sous-marins en utilisant la tactique de la « meute de loups ». À dater de décembre 1941, les États-Unis étaient en guerre, mais l’amiral King refusa d’organiser des convois protégés. Les U-Boote coulèrent 112 pétroliers, et 2 millions de tonnes de navires marchands entre juillet et décembre 1942, et ce principalement entre le 40e et le 25e méridien.

 

Français victorieux dans la Sarre

Les U-Boote coulaient dorénavant de 400 000 à 600 000 tonnes de navires par mois. Au début de 1943, les Alliés envisageaient d’arrêter les convois, cette date correspond à l’arrivée de Dönitz à la tête de la Kriegsmarine.

 

Durant le mois de mai, les Alliés coulèrent 40 U-Boote, et 313 avant la reddition de mai 1945. En deux ans, les marines Alliées avaient perdu moins d’un million de tonnes de navires, ce qui équivalait en 1942 à deux mois d’activité de l’U-Bootwaffe. À la fin du conflit, les Britanniques avaient perdu 3 000 navires, et les autres Alliés 2 000, chiffres auxquels se rajoute la perte de 1 000 navires neutre, soit plus de 23 millions de tonnes. Quarante-cinq mille marins alliés avaient disparu dans l’océan, dont 30 000 britanniques. La quasi-totalité des navires de surface allemands furent détruits et on dénombra 780 U-Boote coulés. Ils eurent 30 000 morts et 5 000 prisonniers sur les 40 000 hommes de l’U-Bootwaffe. Les Alliés avaient remporté la bataille Atlantique, mais à un prix terrible. Churchill écrivit dans ses mémoires : »La bataille de l’Atlantique a été le facteur dominant de toute la guerre. À aucun moment nous ne pouvions oublier que, partout, les choses dépendaient de son issue ».

 

Carte représentant les pertes de navires marchands dans l'Atlantique du 1er août 1942 au 31 mai 1943

Carte représentant les pertes de navires marchands dans l’Atlantique du 1er août 1942 au 31 mai 1943

Bateau coulant après une attaque de U-Boot

Bateau coulant après une attaque de U-Boot

Destroyer anglais larguant des mines sous-marines

Destroyer anglais larguant des mines sous-marines

Convoi allié dans l'Atlantique

Convoi allié dans l’Atlantique

Attaque aérienne d'un convoi

Attaque aérienne d’un convoi